Siam Cloudberry

Histoire

Si Siam devait décrire sa vie, il dirait qu'elle est digne d'un conte de fées.

Comme la princesse Aurore, il a grandi dans la forêt, loin de la cruauté de la civilisation. Élevé par une mère célibataire qui en avait eu assez du train-train de secrétaire et du père de son enfant. Son patron, un homme d'affaire fortuné, qui aurait probablement pu l'entretenir, mais leur relation n'était pas d'amour. La jeune femme avait cédé à des avances incessantes et il en était né un petit garçon. Un petit garçon qui ne connut pas son paternel, tant sa mère n'en parlait jamais. Et ce n'était pas le genre de questions qu'il se posait. Il aimait sa vie telle qu'elle était.

Courir dans la forêt, jouer avec les Pokémon sauvages comme s'il s'agissait d'enfants humains... la Forêt Blanche ne comptait pas beaucoup d'habitants. Une douzaine tout au plus, tous vivant dans leurs caravanes, et dont certaines étaient nomades. Pour Siam, il était difficile, voire impossible de nouer des liens avec les gamins de son âge qui allaient et venaient sans prendre racine. Son manque d'intérêt pour les relations humaines n'inquiétait en rien sa mère, peut-être trop déphasée avec la réalité. Partie dans un trip total de hippie, à laisser son enfant se rouler dans la boue, chopper mille virus et à le soigner avec des pierres et des huiles plutôt que des médicaments. Un miracle qu'il ait survécu.
Siam aurait volontiers passé sa vie entière dans la caravane et la forêt qui lui servait de jardin. Mais ce n'était pas un endroit approprié pour voir un enfant grandir. D'autant que le jeune garçon approchait de l'adolescence. Un électrochoc pour sa mère, qui quelques jours plus tard, lui annonça qu'ils déménageraient à Volucité. Elle y avait trouvé un travail d'escorte - de serveuse, comme elle le présentait à son fils, qui leur permettrait de se payer un appartement... disons "modeste". Siam en eut le cœur brisé mais la jeune femme n'écouta pas ses supplications. Elle lui accorda une faveur, celle de faire venir un de ses amis Pokémon, à condition qu'il se tienne bien et ne prenne pas trop de place. Siam partit avec sa meilleure amie, une petite Wattouat à la laine rose, et c'est le cœur lourd qu'il dit adieu à tous les autres.

Comme Raiponce, Siam a vécu enfermé dans un donjon tout en haut d'une immense tour. Ou, comme l'appelait maman, "un studio au dernier étage d'un immeuble". Ils n'avaient jamais vécu dans le luxe, mais quitte à choisir, Siam préférait pisser dans les buissons plutôt que dans des toilettes bouchées un jour sur deux. Sa joie de vivre disparut très vite, ainsi que l'étincelle dans ses yeux roses. Oui, il s'était adapté à la vie citadine, mais à quel prix ?

Aller à l'école avec le lourd retard qu'il avait emmagasiné, enseigné par une mère qui n'y connait rien en éducation n'avait rien d'agréable. On se moquait de lui, il était le cancre malgré sa gueule d'ange et ses beaux cheveux lavande que toutes les filles lui enviaient. Impossible de se faire un avis positif sur l'école, ni de s'intéresser au moindre cours. À treize ans, il avait déjà redoublé deux fois. Les remontrances des professeurs ou de sa mère ne lui faisaient ni chaud ni froid. Depuis son arrivée à Volucité, il se sentait... vide, froid, impassible.

À défaut de pouvoir se défouler à l'extérieur avec des Pokémon, il passait son temps libre devant une télé miteuse qu'il fallait frapper quand elle commençait à grésiller. Barbapapa lui servait d'oreiller tandis qu'il vidait pots de glaces après paquet de chips. Sans surprise, il avait pris du poids. À un rythme plus qu'inquiétant, même. En guise d'encouragements, sa mère ne lui donnait que des reproches qu'il n'écoutait pas, et depuis les temps, les moqueries de ses camarades ne l'effleuraient plus. Alors, qu'il soit gros ou maigre, peu importe...

Son salut, il finit par le trouver dans un vieux carton trouvé dans une armoire par hasard. Des vieilles VHS, aucune ne semblant officielle, enregistrées dans "le bon temps" qu'étaient les années 80 par sa mère. Chacune était étiquetée par dates, mais toutes portaient le même nom, "Oliver Dixon". Le nom de son père, peut-être ? Ou un ancien amant de sa mère ? Piqué par la curiosité, il a rebranché le magnétoscope et non sans mal, finit par comprendre comment fonctionnait cette technologie d'avant-guerre.
Il y découvrit mieux que des vidéo ennuyeuses de voyages et autre romances niaises comme il s'y attendait. Il y découvrit un monde plein de paillettes, de spotlight et de musiques, où un jeune homme tout en élégance dansait avec ses Pokémon. Il enchaîna les cassettes pendant des heures, découvert encore éveillé à minuit par sa mère rentrant du travail, scotché à l'écran comme un zombie. Un intérêt soudain qui l'inquiéta, mais pas pour longtemps.

Bien vite, l'intérêt de Siam pour la "coordination" devint une obsession qui, si sa mère trouvait étrange de la part d'un garçon de son âge, le fit enfin sortir de sa léthargie. De quoi l'encourager à le laisser continuer sur cette voie. Elle aussi avait eu une phase coordination à l'adolescence, d'où ces multiples enregistrements. En réalisant qu'enfin, son fils ne se laissait plus aller, s'efforçait à manger sain - voire se laissait jeûner -  pour ressembler autant que possible à la silhouette fluette qu'il admirait, elle fut plus que ravie.
Si bien qu'elle lui confia sa collection de jeunesse, un tas de magazines sur les stars de la coordination. Il reconnaissait le nom de son idole, en découvrit d'autres, tenta d'imiter les poses cultes des plus grands coordinateurs avec Barbapapa. Ses tenues quelconques et ternes avaient changé pour des vêtements se voulant distinguées, généralement de la contrefaçon de grandes marques, modifiées par ses doigts de fée pour devenir des pièces uniques. On se moquait toujours à l'école.  En dépit de ce qu'on pense de lui, le petit fragile élevé par "une pute", il se découvre un égo qui n'est pas des moindres. Fier de lui, fier de ce qu'il a accompli et certain de pouvoir faire des étincelles, il devient plus flamboyant, mais aussi plus prétentieux et arrogant.
Les filles le traitaient de pédé pour s'intéresser à la coordination, mais il les trouvait bien hypocrites, sachant qu'elles en pinçaient toutes pour les coordinateurs célèbres du moment.

Et puis... elles n'avaient peut-être pas totalement tort. Son intérêt pour le coordinateur que sa mère avait aimé avant lui était peut-être devenu plus qu'un bête intérêt. C'était peut-être juste la puberté qui pointait son nez, mais les tenues parfois trop courtes - mais pas vulgaires ! - du jeune homme ne le laissaient pas indifférent. Lire les différentes interviews, où il parlait de ses souffrances en tant qu'adolescent résonnaient juste en lui. Il avait connu les moqueries à l'école pour sa féminité. Il avait connu la solitude et la dépression, l'incompréhension de ses parents et l'absence d'un père aimant. Il avait connu la difficulté d'accepter que parfois, les garçons pouvaient aimer les garçons.
Magazine posé sur le cœur, yeux braqués sur le poster qui lui souriait, Siam pouvait sentir ses joues brûler. Une partie de lui se moquait de lui-même, savait que le jeune homme pour qui il en pinçait avait désormais l'âge d'un grand père, et que son crush n'était pas plus crédible que celui sur un personnage de dessin animé. Il préféra nier cette partie pragmatique de son esprit. Parce qu'après des années de vide, ressentir un peu de chaleur sans sa poitrine était le plus beau des cadeaux.

Puis un jour, un parfait inconnu vint le chercher. Comme le vilain petit Couaneton devenu Lakmécygne, son père était revenu pour lui.
Une pure coïncidence avec sa vie repartie sur de bonnes bases. Il fallait simplement au roi un nouvel héritier, le dernier l'ayant déçu. Il ignore purement et simplement ce fait, persuadé d'être assez digne pour être le fils parfait de Hideo Hashimoto. Ce dernier lui permet d'avoir accès au luxe dont il rêvait depuis qu'il s'habille de paillettes, au point qu'il en renie ses origines modestes et campagnardes. Il a honte de son enfance dans la forêt, l'ancienne vie de hippie de sa mère le dégoûte, et pas question de retourner dans son appartement miteux maintenant qu'il a goûté à "la belle vie". Des mots qui auraient peut-être dû rester secrets dans son esprit au lieu de les cracher au visage de sa mère, au point de créer un fossé qui ne se comblera jamais entre eux.

Il se persuade qu'il s'en moque, puisque désormais, il a un père. Persuadé d'avoir gagné sa confiance inconditionnelle, il n'obéit pas vraiment, se rebelle et les bonnes manières ne l'intéressent que quand il s'agit de se donner une meilleure image de coordinateur. Grâce aux relations de papa, il se trouve une place dans le mannequinat, bien décidé à se faire un nom pour devenir comme son idole. Il délaisse les cours, d'abord en laissant tomber ses notes en chute libre, puis en désertant totalement l'école privée que son géniteur lui a payé. Quelque chose que ce dernier ne tolère pas. Il dispute son fils, le menace, lui donne des ultimatum mais Siam lève les yeux au ciel et fait voler une mèche en soufflant dessus. Il n'a pas peur de ses remontrances.

Et puis il se retrouve "à la rue".
Monsieur Hashimoto en a assez d'essayer de modeler ce sale gosse pourri gâter et imbu de lui. Malgré ses grands airs, il n'est pas du tout fait pour la haute société. Il veut devenir une star, pas un PDG d'entreprise à la con. C'est sans compter sur la féminité et l'intérêt pour la gente masculine évidents du gamin. Et apparemment, ce ne sont pas les enfants illégitimes qui manquent pour Hideo. Il en est à son... combien... cinquième héritier raté ? Il finira bien par en trouver un. "Bon courage et bon débarras", lui a dit Siam avant de lui tourner le dos à jamais, littéralement comme métaphoriquement.

Il n'est plus le bienvenu chez sa mère. Il n'est plus le bienvenu - ni ne veut l'être chez son père. Du haut de ses seize ans, on le croirait destiné à croupir en foyer ou en orphelinat. Mais quelqu'un a entendu parler de lui. Pas comme il l'aurait espéré... on n'a pas remarqué son talent ou son potentiel. On a eu pitié de lui. Jefferson Maskagato, l'aîné de Hashimoto, et son premier enfant rebelle, veut bien le prendre sous son aile.
De la pitié, pure et dure, que Siam ne supporte pas. Mais il n'a pas le choix. Son sort a déjà été décidé par son père et son grand frère dont il ne connait même pas le visage. Pas question de s'ouvrir à lui, pas question de lui montrer la moindre reconnaissance malgré celle qui commence à fleurir dans son cœur en réalisant qu'il est bien plus sincère et bienveillant que l'homme qui lui servait de paternel. Après ce qu'il a vécu, il ne fait plus la moindre confiance aux adultes.

Au moins, il s'est trouvé une grande sœur, encore un gamin pondu et abandonné par une des multiples conquêtes de Hashimoto. Elle ne lui parle pas avec le même mépris, ne le voit pas comme une petite chose à protéger ou alors le cache bien. Si on ne compte pas ses Pokémon, Penny est la première amie de Siam, ce qu'il n'admet qu'à demi-voix.

Si Siam devait décrire sa vie, il dirait qu'elle est digne d'un conte de fées. Un conte de fées sans happy ending. Pour le moment, il est pris dans le maelstrom de la vie d'ado et un flot d'émotions qu'il ne comprend pas. À peine installé à Shiku, il est forcé de faire connaissance avec une famille dont il ne connaissait même pas l'existence quelques moins auparavant. Il travaille dur, toujours pas à l'école qu'il ne gracie plus de sa présence, mais dans sa carrière de comédien, tout comme celle de coordinateur qu'il se décide enfin à lancer. La vie est une pute et ne veut pas lui donner la vie de prince qu'il mérite tant, alors il le créera tout seul, son "ils vécurent heureux".

Vos pokémon

Wattouat - Barbapapa - Niv. 10
Charge - Champ Électrique
Rayon Signal - Éclair

Barbapapa est une amie de longue date.
Non, plus qu'une amie, puisque Siam la voit comme son gros bébé, sa fifille d'amour, presque son enfant légitime. Ca lui vaut quelques moqueries, mais il s'en moque. D'autant que la brebis, elle, n'a pas à se plaindre. Elle adore être chouchoutée, câlinée, dorlotée...

Certes, dormir avec un Wattouat n'est pas recommandé à cause des risques d'électrisations, mais Siam s'en moque. Il est incapable de dormir sans son gros doudou tout rose.

Surnom - Espèce - Niveau
Attaque 1-Attaque 2
Attaque 3-Attaque 4

Description

Derrière l'écran

Tu es validé !

bjr petit prince, j'espère que tu aime le cursed  

Tu reçoit


1 dé de nouvelle chance

1 pokéball

Liens utiles
Bottin des avatars
Liste des métiers
Changement dans l'équipe
Carte dresseur