Tout avait commencé par une envie très simple de rendre visite à l’un de ses cousins, jusque là, rien de grave même si Mitsu n’avait pas prévenu Yukio et comptait lui faire la surprise. Puis iel est arrivé.e à Yukaze et a eu le malheur de passer devant la scène ouverte où se produisait quelqu’un avec.. Urgh, peu de goût. Lae blond.e aurait pu passer son chemin, après tout iel n’avait même pas une tenue bien adaptée au froid de Fuyu alors, vraiment, ce n’était pas dans son intérêt de rester.

Sauf que Mitsu est un.e artiste dont le cœur appartient au monde du spectacle.

C’est précisément là que c’est parti en couilles, iel a squatté une estrade random et a sorti son accordéon pour mettre une vraie ambiance ! Et récolter quelques piécettes en posant son chapeau au sol. Perd pas l’nord lae Mitsu.

Puis on l’a chopé.

Un peu surpris.e, iel n’a pas réagit de suite. Si iel a voulu être outré.e, on l’en a rapidement découragé à coup de droit de garder le silence. Ce n’est généralement pas ce qu’on lui demande, de faire silence.. Mais iel s’est exécuté.e, espérant ainsi pouvoir charmer son way out of this mess.

Pas gagné.

On lae laisse un moment à l’accueil du commissariat avant qu’un homme avec une sacrée envie de vivre vienne lae chercher. La petite pièce dans laquelle iel est conduit.e pue la restriction budgétaire et Mitsu grimace de peine pour eux. Iel comprend mieux pourquoi ils sont aussi aigris ici. Sans relever la petite ‘erreur’ si on peut l’appeler comme ça du policier, lae blond.e prend place, tout sourire.

▬ Hikaru Mitsu, Koyo, célibataire.

Qu’iel répond avec beaucoup trop d’enthousiasme, appuyant bien sur le dernier mot alors qu’iel se penche sur la table, mettant en avant un décolleté qui ne devrait pas exister au vu des températures. Bon il doit être marié vu son âge, le pépère qui l’auditionne ! Mais qui refuserait un eye candy pareil ? C’est ce qu’iel se dit, assuré.e de ne pas faire mouche.

Pauvre enfant, si iel savait.

▬ Mon accordéon, ils ne l’ont pas cassé ?

Demande-t-iel rapidement avant d’enchaîner.

▬ Vos collègues sont des brutes, mada.. Monsieur ?

Vient-iel de faire mine de se tromper sur le genre du policier ? Pas très très gentil quand on prône l’androgynie. Mais ça l’amuse et c’est bien là l’essentiel. Reste qu’iel s’est présenté.e et attend désormais que la personne en face de lui en fasse de même.

Comment ça, ce n’est pas un speed dating ?

Moh ! Touché ! Le policier se sent obligé de clarifier son genre. Mitsu s’en amuse un peu trop, se demande déjà ce qu’iel pourrait faire pour le taquiner un peu plus avant qu’on lui rappelle qu’iel est un peu loin de son domicile. Oupsie, c’est vrai qu’iel devait passer voir Yukio et pas s’éterniser en ‘zonzon parce qu’iel s’est mis.e en tête d’embêter un pauvre agent du service public.

▬ Je suis venu.e rendre visite à de la famille.

Et on prend l’air le plus doux qu’on peut parce que, ô monsieur l’agent, vous ne garderiez pas quelqu’un dont le seul crime est d’être un avion de chasse alors que sa famille l’attend ? Enfin, l’attend, c’est une surprise ! S’il l’appelle, ça gâcherait tout ! Encore pire si son cousin devait venir le sortir d’ici, il en entendrait parler à la prochaine réunion.

▬ Ce n’est pas très spontané une autorisation de la mairie mais j’y penserais la prochaine fois.

Promet donc plus ou moins Mitsu, une main levée et l’autre sur le cœur, solennellement. Et iel pourrait avoir un peu de sérieux si seulement une perche n’était pas tendue pour qu’iel soit dramatique. Iel se jette donc en arrière, main désormais sur le front pour se lancer dans une tirade digne d’une pièce de théâtre.

▬ Hélas mon bon monsieur ! Je tâcherais de ne pas le prendre personnellement mais celui qui jouait à côté de moi ? C’est lui le vrai criminel monsieur l’agent. Si vous l’aviez entendu ! Oh que je plaindrais vos oreilles.

Ce n’est clairement pas comme ça qu’iel va sortir plus vite ou alors.. Si, car iel aura épuisé le pauvre policier.

Tant pis pour la surprise ! Donner les coordonnés de Yukio, iel le fait, sagement puisqu’il faut bien l’être au bout d’un moment quand le reste ne fonctionne pas mais sincèrement ? Téma la street cred qu’iel va se taper après ! Salut les cousins, la cousine, oui j’étais en prison, haha !

Tant que le policier ne dit pas pourquoi, ça décrédibiliserait un peu la chose.

▬ J’aurais tant aimé que vous me raccompagnez.

Qu’iel ose soupirer. Mitsu oh hé, le bonhomme est immunisé ! Ou aveugle ET sourd à ce stade. Mais non, vu tout ce qu’il débite le policier il est juste.. Vraiment trop dans son rôle. Lui dire la différence entre crime et délit ? On se croirait à l’école, quand les parents viennent parler de leur métier. C’est presque adorable, c’est qu’iel a des goûts discutables alors promis, cette fois-ci, lae blond.e montre sa bonne volonté.

▬ Vous faites un sport d’équipe ? Pour avoir cette mentalité. Oh c’est admirable ! Mais pas quelque chose que l’on voit souvent dans notre milieu.

Car le monde du spectacle est rude mais, oh, iel ne sera pas tendre si on lae laisse croquer le sujet. Autant mettre les feux des projecteurs sur l’autre homme. Puis c’est que Mitsu se met sincèrement en position « Père Castorno raconte-moi une histoire ». Si le policier comptait lui faire la morale et espérer le faire partir ensuite, lae blond.e commence à trouver sa chaise très confortable.

▬ Si la rue appartient à tout le monde, ai-je vraiment besoin d’une autorisation ?

Petit.e con.nne.

▬ Je vous taquine ! Si l'on pensait ainsi, ce serait le chaos j'en conviens. J’y songerais donc et emporterais vos sages paroles avec moi. Ce musicien m’aura au moins permis de vous rencontrer alors vous avez raison, je devrais aller m’excuser ! Mais, oh, j’ai besoin d’être surveillé. Les mauvaises habitudes sont tenaces vous savez ?

Si iel se lèvera, ce sera uniquement pour cette raison. Bonne chance Umio, l’artiste ne s’est pas autant assagit qu’iel le pense. Puis si Arkée leur a donné l’opportunité de se rencontrer, c’est le destin ! N’est-ce pas romantique ? Il n’y a que Mitsu pour croire à ces conneries. En attendant, c’est tout sourire tel un Poussacha qui a enfin attrapé le Compagnol que l’artiste attend une réponse.

Wouh ! Demander au supérieur ? C’est déjà plus qu’iel espérait obtenir. Iel est ravi.e et ne le cache pas, gigotant sur sa chaise, déjà bien pressé.e d’y aller. Lae blond.e regarde son futur mari -ou conquête, iel n’est pas difficile- passer l’appel et victoire ! Iel obtient le droit de s’excuser.

▬ Toujours eu beaucoup de chance.

Ronronne Mitsu en se levant enfin, iel tend même les bras pour les menottes mais rien ne vient donc iel range ses mimines dans ses poches, légèrement déçu.e. Boarf, ce sera pour une prochaine fois iel suppose.. En attendant, petite promenade dans les couloirs ! Comme un enfant, Mitsu regarde partout, c’est que c’est sa première fois, étrangement, dans les coulisses de la police. Étonnant, non ? Mais quand iel voit au loin l’autre artiste, iel s’arrête net pour se préparer mentalement.

▬ Mon ami !

Fini-t-iel par s’exclamer en s’approchant de l’homme qui recule quand Mitsu avance. Fait-iel si peur ? Pourtant iel est tout souriant et sort enfin les mains de ses poches pour attraper celles de l’autre musicien.

▬ Pardonnez-moi ! J’ai été élitiste, plein de jugement et tout à fait détestable. J’espère que vous saurez trouver dans votre cœur le moyen de me pardonner.

On se croirait presque devant un feuilleton tellement c’est dit avec émotion. Puis Mitsu s’approche de l’oreille de l’homme et lui murmure que des moyens de s’excuser, iel en connaît des aussi physiques que tendres. Bah c’est qu’iel ne loupe pas une occasion ! En tout cas, un dernier clin d’oeil et iel lâche les mains du pauvre monsieur pour retourner aux côtés d’Umio et le regarder comme s’iel attendait qu’on le félicite.